« previous article table of contents next article »

DU GENRE STROPHODUS

 

Voisin par ses caractères des Helodus et des Psammodus du terrain houiller, le genre Strophodus les remplace á des époques géologiques plus récentes, et les diverses variétés de ces dents trouvées dans la même localité, prouvent, aussi bien que les pièces plus complètes que l'on possède de certaines espèces, que le genre Strophodus doit reposer sur des modifications d'organisation encore imparfaitement connues, il est vrai, mais qui pour cela ne militent pas moins en faveur de l'établissement d'un genre. La grande diversité de forme que présentent les dents d'une même espèce, rend l'indication d'un caractère qui leur soit commun, d'autant plus difficile que les diverses modifications que je sais devoir être réunies, passent insensiblement les unes aux autres. Il en résulte un rapprochement des extrêmes á certaines modifications d'autres types que l'on pourrait prendre pour un passage si ces extrêmes n'avaient pas des points de départ très-différens, que l'on voit se répéter sous des formes semblables dans chaque espèce du même type; circonstance qui confirme bien évidemdemment la validité d'une séparation, quelque précaires que puissent paraître les signes extérieurs qui doivent servir á en tracer les limites.

 

Les caractères les plus marquans et les plus constans que présentent les dents de Strophodus; c'est d’ètre allongées, plus ou moins rétrécies et tronquées aux deux bouts, de présenter une torsion plus ou moins sensible suivant le diamètre longitudinal, d’ètre plus ou moins renflées dans la partie moyenne, ou vers l'une des extrémités de la couronne et d'offrir une surface réticulée, dont le réseau, plus ou moins en relief, rend les pores de l'émail quelquefois très-peu sensibles. Ces dents sont tantôt très-allongées et faiblement renflées, tantôt plus fortement arquées et tordues, tantôt plus plates et plus larges, mais toujours d'un aspect uniforme, et sur toute la couronne, sans arête ou crète saillante dans une direction déterminée. La racine est large et plate; dans les dents les plus hautes seulement elle est échancrée au milieu. Les espèces de ce genre dominent dans la série oolitique, cependant elle existaient déjà á l'époque triasique et l'on en trouve également dans les terrains crétacés. Les différences les plus saillantes que je puis signaler entre les diverses espèces que je connais, consistent dans les dimensions et les proportions des différentes modifications de dents qui appartiennent á la même espèce.