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CHAPITRE IV. DU GENRE PSAMMODUS ET DE QUELQUES COUPES NOUVELLES A ÉTABLIR DANS CE GROUPE

 

Jusqu'ici j'ai rangé dans le genre Psammodus toutes les dents de Cestraciontes dont la surface n'est ni plissée, ni ridée, ni réticulée, ni surmontée de crêtes ou d'arêtes longitudinales ou transversales, quelle que fut d'ailleurs leur forme. Circonscrit dans des limites aussi étendues, ce genre comprenait toutes les espèces dont les dents joignent á la structure des Cestraciontes en général, c'est-à-dire, á une couronne formée de petits tubes verticaux, cette particularité d'avoir leur surface plus ou moins lisse, laissant apercevoir cette espèce de sablé qui résulte de la structure de la couronne. Mais ces limites comportent encore de nombreuses modifications; aussi m'étais-je vu forcé de ranger dans un même genre les espèces que j'avais désignées sous les noms de Psammodus gibberulus et subteres (tab. 12), avec celles que j'avais appelées Ps. linearis ou Ps. rugosus (même planche), ou Ps. porosus (tab. 13), ou Ps. contortus (tab. 14), ou Ps. longidens (tab. 16), quelque peu de conformité qu'il y eût du reste entre elles. Cependant dès-lors la découverte de plusieurs fragmens instructifs m'a fait entrevoir, parmi toutes ces modifications de dents, plusieurs types auxquels je crois devoir reconnaître maintenant une valeur générique, d'autant plus qu ils se répètent á plusieurs reprises dans les mêmes limites de variations, dans des gisemens différens d'une même formation géologique. C'est ainsi que les variétés que présentent les dents du Ps. longidens du calcaire de Caen, se répètent dans le Ps. magnus et dans le Ps. tenuis de Stonesfield, comme dans le Ps. reticulatus de l'argile de Shotover, tandis qu'aucune espèce du genre Psammodus, tel que je l'avais limité autrefois, ne présente une série analogue de modifications dans la formation houillère, ni dans la formation triasique. D'oh j'ai inféré qu'à des époques aussi éloignées il y avait eu plusieurs types de Cestraciontes plus voisins les uns des autres par leur dentition que les genres de ce groupe ne le sont généralement entre eux. J ai été du reste confirmé dans cette supposition par la découverte de pièces plus complètes, qui, comme le fragment de mâchoire du Ps. contortus représenté tab. 19, fig. 14, excluent toute idée d'association avec des pièces comme en représente la tab. 16 sous le nom de Ps. longidens. Cherchant ensuite á grouper de la manière la plus naturelle toutes les autres modifications du type Psammodus que je connais, je me suis arrêté á la division suivante, sans être cependant, pour le moment, parfaitement sûr de pouvoir ranger dans tous les cas chaque dent isolée dans le genre auquel elle appartient réellement.